Qu’est-ce qu’un atlas de la biodiversité ?

Un atlas de la biodiversité est avant tout un atlas cartographique, réalisé afin de présenter, pour un territoire donné, la répartition connue des espèces et/ou habitats présents. L’atlas constitue un bilan objectif de l’état de la biodiversité à un instant t. Il couvre généralement une large zone géographique, équivalente à un pays, une région, ou un département. Il existe aussi des atlas aux échelles plus modestes, comme les ABC (Atlas de la Biodiversité Communale) qui couvrent le territoire d’une commune voire d’une intercommunalité.

Les cibles d’un atlas de la biodiversité dépendent des objectifs visés. Il s’agit souvent d’un ensemble plus ou moins important de taxons ou groupes taxonomiques (papillons, vertébrés terrestres), pour lesquels une mise à jour des connaissances est considérée comme nécessaire. Plus rarement, c’est la totalité des espèces et habitats présents sur un territoire qui peut être visé. Dans la grande majorité des cas, un atlas ne se limite pas à la simple répartition des espèces présentes sur un territoire. Ce dernier compile et synthétise aussi d’autres informations sur ces dernières. Ces informations, introduites sous forme de textes (monographies d’espèces et autres), accompagnent les cartes et permettent la contextualisation et l’interprétation des données représentées.

Comment est construit un atlas ?

Un atlas vise à renseigner pour chaque espèce concernée sa répartition cartographique selon un maillage plus ou moins large. Au sein de chaque maille est indiqué la présence ou l’absence de l’espèce. Plus le maillage est fin plus l’atlas est précis, et son coût est important. Pour un atlas de portée régionale, l’échelle retenue est souvent un maillage de 10 par 10km.

Afin de couvrir au mieux un territoire, il est nécessaire de rassembler toutes les connaissances naturalistes existantes sur les espèces ciblées. Pour cette raison, les atlas de biodiversité sont très souvent des projets collaboratifs, impliquant différentes associations naturalistes et organismes détenant des informations sur la biodiversité du territoire. Ce travail de compilation des données existantes permet de faire un bilan sur la connaissance du territoire. Il s’accompagne très souvent d’inventaires complémentaires afin de combler la méconnaissance ou d’actualiser des données anciennes.

Pour pouvoir produire un atlas fiable et pertinent, ces inventaires doivent :

  • Suivre des méthodes comparables et produire des données homogènes ou comparables ;
  • Prévoir une pression de prospection égale sur l’ensemble de la zone, adaptée à l’échelle de restitution choisie et aux taxons visés ;
  • Reposer sur des référentiels (taxonomiques) identiques ;
  • Être dimensionné en fonction des objectifs visés, des moyens disponibles et de la finesse du maillage retenu.

Compte tenu du travail de production, de compilation, de validation et d’analyse des données nécessaires à la production d’un Atlas, cette dernière demande du temps et d’importants moyens humains et financiers. La qualité et la quantité des données initiales conditionnent fortement les coûts temporel, financier et humain du projet. Ainsi la mise à jour des atlas est parfois assez espacée. Il y a par exemple un écart de 20 ans entre la publication du premier atlas des mammifères de la région Nord – Pas-de-Calais * et le projet d’atlas des mammifères des Hauts-de-France.

*Atlas des mammifères du Nord – Pas-de-Calais – période 1978-1999 (André Fournier, 2000)

A quoi servent les atlas ?

Un atlas de la biodiversité constitue un état des lieux de la répartition des espèces et/ou des habitats d’un territoire à un instant T. Il permet entre autres de :

  • Connaître la répartition des espèces sauvages ;
  • Réaliser et diffuser un bilan objectif de la présence/absence d’une espèce ou de l’état des populations à un instant t ;
  • Déterminer les zones à forts enjeux écologiques et les espaces à préserver ;
  • Faciliter la prise en compte des enjeux de conservation dans les politiques d’aménagements du territoire ;
  • Définir et suivre les politiques de conservation ;
  • Servir d’appui technique aux gestionnaires et aux autres acteurs de la biodiversité dans les problématiques de gestion des milieux naturels (ex : étude d’impact).

La mise en place d’une démarche d’atlas permet :

  • L’identification et la mise évidence des lacunes de connaissances naturalistes ;
  • La fédération et dynamisation du réseau des acteurs naturalistes autour d’un projet commun.