Cadre législatif

La loi relative à la démocratie de proximité du 27 février 2002 modifiant l’ article L411-1 A du code de l’environnement instaure l’élaboration par l’État d’un inventaire du patrimoine naturel sur l’ensemble du territoire national terrestre, fluvial et marin visant à recenser les richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, pédologiques, minéralogiques et paléontologiques.

L’Inventaire national du patrimoine géologique (INPG) devient l’outil national privilégié pour la connaissance du patrimoine géologique et ses enjeux de conservation. Il constitue une référence nationale et ses informations sont mises à disposition des gestionnaires, des décideurs du territoire et des citoyens, comme outil d’information et d’aide à la décision.

Portée juridique

L’inventaire des ZNIEFF constitue un outil d’alerte sur les enjeux du patrimoine naturel de par les informations qu’il apporte sur les habitats, la faune, la flore et la fonge présents. Cet inventaire constitue ainsi une aide à la décision en matière d’aménagement.

Il n’a pas, en lui-même, de portée juridique directe et n’est pas opposable aux tiers. Il ne constitue donc pas en tant que tel un instrument de protection des espaces naturels et ne bénéficie d’aucun statut de protection spécifique.

Sa présence en revanche peut être invoquée pour fonder les décisions d’aménagement ou la légalité d’un acte administratif. Dans ce cas, ce n’est pas la présence d’une ZNIEFF qui fonde la décision, mais l’intérêt du milieu naturel ou la présence d’espèces protégées (exemple de prise en compte par la jurisprudence : Clap 2005 ; Perez 2012 ; Recorbet 2012 ; Wizniak 2012).

Les ZNIEFF sont à prendre en compte dans tous les documents de planification (SCOT, PLU…) et les études d’impact. L’inventaire ZNIEFF ne pouvant prétendre à l’exhaustivité, il ne constitue pas un outil suffisant pour l’analyse des impacts d’un projet. Il démontre seulement la présence de secteurs écologiques à forts enjeux, requérant une attention et des études approfondies.

Organisation

L’État assure la conception, l’animation et l’évaluation de l’inventaire ZNIEFF sous la responsabilité scientifique du MNHN. Celui-ci assure en outre la validation et la diffusion nationale. Coordonné dans chaque région par la Direction Régionale de l’environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), l’inventaire repose sur un cadre national afin d’en garantir sa cohérence scientifique. Cette méthode est déclinée régionalement reconnaissant ainsi les spécificités territoriales.

Les Conseils Scientifiques Régionaux du Patrimoine Naturel (CSRPN), créés en 1992, constituent les garants scientifiques de celle-ci. Ils valident les listes régionales d’espèces et d’habitats déterminants, la délimitation et la pertinence de l’inscription à l’inventaire des zones au regard des données d’habitats et d’espèces.

Outre le CSRPN, les DREAL peuvent s’appuyer sur un secrétariat scientifique et la communauté scientifique et naturaliste pour leurs connaissances et expertise.

Rôle des structures dans l’inventaire des ZNIEFF

Références

Clap F. 2005. – Le juge et les ZNIEFF. Analyse multicritère de la jurisprudence 20 ans après. NATURAE, CENLR, DIREN, Montpellier, 134 p.

Perez M. 2012. – Utilisation de l’inventaire ZNIEFF pour la protection des espaces. Colloque « ZNIEFF, 30 ans d’inventaire, l’histoire d’une réussite », Podcast du mercredi 28 novembre 2012.

Recorbet B. 2012. – ZNIEFF et Loi littorale : cohérence des politiques publiques. L’exemple de la Corse. Résumés des interventions du Colloque « ZNIEFF, 30 ans d’inventaire, l’histoire d’une réussite », avant-propos 1 : 121.

Wizniak J. 2012. – L’usage des ZNIEFF au contentieux administratif. Colloque « ZNIEFF, 30 ans d’inventaire, l’histoire d’une réussite », podcast du mercredi 28 Novembre 2012.