Les continuités écologiques et ses composantes

CONTINUITés écologiques

Les continuités écologiques sont constituées d’un réseau formé de réservoirs de biodiversité et corridors, terrestres et aquatiques.

©INPN

Réservoirs de biodiversité

Auparavant appelés cœurs de nature, ces zones riches en biodiversité permettent aux individus de réaliser tout ou partie de leur vie. Les réservoirs écologiques identifiés dans les TVB nationales, régionales et locales ont une surface suffisante et sont définis dans l’ article L.371-1 du code de l’environnement et précisés dans les orientations nationales TVB .

Corridors écologiques

Ces éléments naturels permettent à la faune et à la flore de migrer entre les réservoirs de biodiversité. Ceux-ci peuvent prendre différentes formes : linéaires, discontinues (en pas japonais) ou paysagers (en mosaïque).

©CEN Savoie

Des continuités, des sous-trames, une trame, un réseau

L’étude du cycle de vie de différentes espèces permet d’identifier les espaces utilisés comme réservoirs et corridors pour un groupe d’espèces. Lors de l’élaboration d’une trame verte et bleue, ces différentes continuités sont rassemblées en plusieurs catégories, appelées sous-trames. Un même espace peut donc être concerné par plusieurs sous-trames. Les sous-trames définies nationalement comprennent les milieux boisés, les milieux ouverts, les milieux humides, les cours d’eau et les milieux littoraux. D’autres sous-trames peuvent être définies suivant le territoire concerné. On parle de trame verte pour les milieux terrestres et de trame bleue pour les milieux aquatiques. D’autres trames voient le jour dans différentes collectivités : on parle de trame noire pour les continuités utilisées par les espèces nocturnes, de trame brune pour les continuités des espèces du sol et de trame blanche pour les espèces sensibles au bruit.

Les continuités écologiques ne s’arrêtent pas aux frontières, aussi la TVB définie régionalement peut être déclinée par les collectivités au niveau local et est intégrée dans le schéma national. A l’échelle européenne, on parle de réseau écologique paneuropéen.

Fragmentation

Différents éléments d’origine anthropique peuvent diminuer la surface ou couper des réservoirs de biodiversité ou des corridors écologiques. Les principales sources de fragmentation sont liées à l’urbanisation mais aussi à la banalisation des paysages (arrachage de haies, comblement de mares…)

Les infrastructures linéaires de transport (ILT)

Les infrastructures de transport représentent 28% (plus de 1,4 millions d’hectares) des surfaces artificialisées en France. Leur développement consomme de grandes surfaces (25 000 ha en 2014) et crée des barrières souvent infranchissables pour la faune. Pour permettre le maintien des espèces, des installations spécifiques sont mises en œuvre sur les corridors écologiques et constituent des mesures de réduction dans l’application de la séquence « Eviter-Réduire-compenser ».
Il s’agit de limiter la collision en bloquant l’accès aux voies aux individus et de sécuriser le passage de petite ou grande faune aux niveaux d’ouvrages spécifiques. Un guide contenant des exemples d’aménagements a été réalisé par le Cerema.

Les obstacles à l’écoulement

Il y a en France environ 100 000 seuils, barrages et autres obstacles à l’écoulement des cours d’eau. Ce sont autant de barrières pour la plupart infranchissables aux espèces aquatiques. Or 90% de ces ouvrages n’ont pas ou plus de raison d’être et seulement 5% environ sont équipés d’un système permettant le passage des poissons migrateurs.

Le Recensement des Obstacles à l’Ecoulement montre qu’en moyenne un poisson ne peut faire plus de 5km sans rencontrer un obstacle. Il est donc essentiel de retravailler aux continuités écologiques aquatiques au travers d’une trame bleue.

Le PNR du Haut-Jura et ses partenaires interviennent pour retirer certains des seuils qui jalonnent les rivières du territoire.

Densité d’obstacles à l’écoulement par sous-unité DCE en janvier 2019

La pollution lumineuse

La facilité d’utilisation de l’électricité et le sentiment de sécurité apporté par la clarté ont favorisé le développement de l’éclairage public et privé (paradoxe de Jevons). Ceci n’est pas sans conséquence sur la biodiversité. En effet la majorité des espèces animales sont nocturnes et même les espèces diurnes sont sensibles à l’altération du cycle jour / nuit.

Un résumé de cette menace écologique est disponible sur le portail dédié à la biodiversité et ci-dessous.

Des arrêtés ministériels ( 27 décembre 2018 et 29 mai 2019 ) et un rapport du CGEDD donnent des prescriptions et un calendrier pour la réduction des nuisances lumineuses. Pour aller plus loin, des solutions existent et peuvent impliquer de réaliser une étude dédiée à la trame noire (ou trame sombre ou trame de nuit). De plus en plus de communes s’engagent dans cette thématique bénéfique pour la biodiversité et pour l’économie (cf. exemples de Lille et Douai sur le centre de ressources TVB).

Le rôle de l’agriculture

L’agriculture joue un rôle très important dans la préservation des continuités écologiques. De nombreuses pratiques agricoles favorisent le développement et le déplacement d’espèces :

  • Agroécologie
  • Maintien de surfaces de prairies, mares, fossés et jachères ;
  • Gestion adaptée des haies et des bords de champs ;
  • Gestion adaptée des haies, bords de champs, mares, etc.

Avec la perte des surfaces agricoles, des diversités des productions et l’homogénéisation des surfaces agricoles, les déplacements des individus peuvent être limités.

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