La biodiversité n’est pas qu’affaire internationale ou nationale, la prise en compte de la biodiversité au niveau local, celui des communes et intercommunalités, est tout aussi essentielle à sa sauvegarde. Pour ce faire, il est nécessaire de bien connaître la faune, la flore, la fonge et les habitats naturels locaux. L’atlas de la biodiversité communale est un outil partenarial efficace mis à la disposition des collectivités pour conduire leurs projets de territoires tout en préservant les services que nous rend la nature (services écosystémiques).

Qu’est-ce qu’un Atlas de la Biodiversité Communale ?

L’Atlas de la Biodiversité Communale est un outil applicable à l’échelle d’une commune, d’un ensemble de communes contiguës, d’une intercommunalité ou d’un territoire de projet. Il permet d’acquérir et de faire état de la connaissance du patrimoine naturel (espèces, habitats) présent sur le territoire. Avec l’appui de cet atlas, les communes et intercommunalités peuvent s’approprier les enjeux de la biodiversité locale et porter leurs projets en conciliant politiques de préservation et valorisation durable de leur territoire. L’ABC est ainsi un outil d’aide à la décision voire un pré-requis à une démarche d’engagement d’un territoire en faveur de la nature.

La démarche ABC a été lancée en 2010 à l’initiative du Ministère en charge de l’environnement et repris en 2017 par l’OFB, elle est portée en partenariat par de nombreuses structures et notamment :

  • les Directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL/DRIEE) ;
  • le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) ;
  • France Nature Environnement (FNE) ;
  • les Conservatoires botaniques nationaux (CBN) ;
  • les Centres permanents d’Initiation à l’Environnement (CPIE) ;
  • Humanité et Biodiversité, Vivarmor Nature ;
  • les Parcs Naturels Régionaux ;
  • l’association des Maires de France ;
  • Régions de France et les services chargés de l’environnement au sein des conseils régionaux ;
  • les Eco Maires ;
  • le Fonds de Dotation pour la Biodiversité ;
  • la Ligue de Protection des Oiseaux ;
  • les Parcs nationaux.

Quels sont les objectifs d’un ABC ?

L’élaboration d’un ABC vise à :

  • acquérir de la connaissance sur la biodiversité du territoire et identifier les enjeux spécifiques liés ;
  • sensibiliser et mobiliser les différents acteurs (élus, citoyens, acteurs socio-économiques) autour des enjeux biodiversité de leur territoire ;
  • disposer des éléments permettant de définir des recommandations de gestion et de valorisation locales du patrimoine naturel  ;
  • permettre une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les politiques locales en permettant aux différents acteurs de mieux s’approprier leur territoire.

L’Atlas de la Biodiversité Communale, comment ça marche ?

L’élaboration d’un ABC se fait au moyen d’actions partenariales associant des experts pluridisciplinaires (souvent membres d’associations naturalistes ou parfois des professionnels), qui établissent un inventaire précis et cartographié de la faune, de la flore, de la fonge et des habitats naturels de la commune. Cette élaboration se décompose en plusieurs volets :

  • En premier lieu, réunir l’ensemble des acteurs locaux, pour partager les connaissances initiales sur la biodiversité communale, les sensibiliser aux enjeux et enfin leur permettre de se mobiliser autour de la démarche ABC.


  • Ensuite, compléter les connaissances en matière de biodiversité. Cela se fait principalement au travers d’inventaires, réalisés grâce à l’expertise de naturalistes du tissu associatif ou de professionnels. Mais cela peut aussi être l’occasion de mobiliser le grand public, en le faisant participer via un projet d’éducation à la nature ou via d’autres programmes de sciences participatives.


  • Puis, réaliser une cartographie des enjeux de la biodiversité locale (faune, fonge, flore, habitat), Ces cartes sont réalisées en grande partie grâce aux résultats des inventaires.


  • Enfin, s’appuyer sur les documents ainsi réalisés pour :
  • identifier les actions de préservation et de valorisation pouvant être mises en œuvre, dans le cadre du projet de territoire de la collectivité.
  • améliorer la prise en compte des enjeux en matière de biodiversité dans les politiques communales ou intercommunales.

Mener la réalisation d’un atlas de la biodiversité revient ainsi à réaliser :

  • Un bilan des connaissances sur le territoire qui orientera les inventaires naturalistes


  • Des inventaires naturalistes regroupant les données d’observations d’espèces ou d’habitats. Ces données doivent être partagées dans les bases de données du SINP (depuis les plateformes régionales lorsque celles-ci existent). Cette alimentation des bases de données du SINP conditionne l’obtention de financements pour réaliser un ABC.


  • Un atlas cartographique d’enjeux biodiversité qui pourront être intégrés dans des projets de la commune ou adossés à ses documents de planification (PLU, PLUi). Ces cartes doivent être partagées et diffusées à l’aide de l’application Carmen.


  • Des annexes relatifs à la mise en œuvre de l’ABC et aux perspectives qui en découlent.

Toutes ces ressources documentaires sont à partager avec l’OFB et les autres partenaires financeurs de la biodiversité au travers du collectif régional (GRéB).

Comment réaliser un Atlas de la Biodiversité Communale ?

L’atlas de la biodiversité communale est une démarche basée sur le volontariat, toutes les communes ou intercommunalités de métropole et d’outremer, ainsi que les territoires de projets, sont concernés par le dispositif et peuvent s’engager dans la démarche. Pour bénéficier de financements, il faut profiter de l’opportunité d’un appel à projet en répondant à celui-ci. Souscrire à la démarche dans un tel cadre, avec obtention de financements, vaut engagement de la collectivité à entreprendre et faire aboutir un ABC sur son territoire.

Au-delà des moyens financiers à mobiliser, la démarche ABC demande à mettre en œuvre un partenariat local pour réunir les compétences naturalistes, administratives et d’animation nécessaires. Si l’animation et l’administration peuvent être assurées en tout ou partie par la collectivité, il est nécessaire, pour les compétences naturalistes, de rechercher l’appui d’experts. Ceux-ci peuvent être issus du tissu associatif local, de structures publiques comme les conservatoires ou de bureaux d’étude. En France, plus de 80 % de la connaissance naturaliste est acquise grâce aux bénévoles des associations.

Pour accompagner les collectivités dans la démarche ABC, le ministère de l’environnement a mis à disposition un guide méthodologique .

ABC en chiffres

En France
0
ABC réalisés ou en cours
0
communes concernées
Dans les Hauts-de-France
0
ABC réalisés ou en cours
0
communes concernées
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